Boris Cyrulnik analyse finement et du fait de son expérience (cf sa biographie) :
Cf post LinkedIn :
1) Les conséquences psychiques du confinement :
- On ne peut vivre neurologiquement coupé des autres physiquement en isolement affectif : (exemple des enfants roumains en orphelinat sous Ceauscecu). Certains d’entre nous ont des facteurs de vulnérabilité comme une enfance difficile, des conflits familiaux ou une précarité sociale avec comme conséquences crises d’angoisse, bouffées délirantes et hallucinations.
- Les familles endeuillés ne peuvent se retrouver autour des défunts.
Notion de culpabilité imaginaire (Notion de psychanalyse), qui nous laisse supposer que lorsque l’être cher peut-être en train de mourir nous étions occupés à vivre notre vie de tous les jours. Cette culpabilité peut avoir comme conséquence des comportements expiatoires graves comme des conduites d’échec.
2) Les conséquences sociologiques du confinement :
- Il ne s’agit pas d’une crise mais d’une catastrophe.
Lorsque la crise est passée tout revient généralement comme avant. Lorsqu’il s’agit d’une catastrophe rien n’est plus jamais comme avant , même si la vie retrouvera ses droits.
- Les soignants déjà en burnout : le coup de grace ?
Les soignants ont certes des actes techniques à accomplir mais surtout avec une composante relationnelle majeure. L’épuisement émotionnel qui en résulte les achève. ils sont dans l’angoisse de se contaminer ainsi que leurs proches. Ce que Boris Cyrulnik ne dit pas, c’est l’angoisse des patients et parfois l’agressivité vis-à-vis des soignants qui pourrait les contaminer. En effet le manque de masque de protection, de gants et de surblouse a mis les soignants de terrain en position inconfortable.
- Sur la notion d’héroïsme des équipes soignantes employée par le chef de l’État :
Il y a une conscience collective de la désorganisation du système et du risque qu’encourent ces soignants, exemple des jeunes conscrits de 1914 qu’on faisait monter dans le train sous les vivats et qui n’étaient que chair à canon. NLDR :Angoisse de culpabilité ?
- Sur le télé-enseignement
Il évoque les difficultés de mémorisation des élèves car il n’y a pas de véritable émotion vécue physiquement dans ses séances d’enseignement à distance. C’est l’émotion qui fixe les souvenirs.
- Sur la notion de résilience chère à Boris Cyrulnik.
Cette notion de résilience dépend du soutien mutuel des uns envers les autres (la solidarité) et de la capacité à innover voire à inventer. Une nouvelle forme d’organisation culturelle et de hierarchie des valeurs est souhaitable. Boris Cyrilulnik met en avant les changements nécessaires dans l’éducation fondée sur les résultats du classement Pisa.
S’agit-il de privilégier les pures performances d’intelligence logico-mathématiques comme en Asie avec augmentation des troubles psychiatriques ou comme en Europe du Nord de privilégier très tôt (0-3 ans) l’épanouissement de la personnalité des enfants et leur capacité à s’entraider en groupe où chacun trouve sa place, place qui d’ailleurs n’est pas immuable en fonction des problèmes posés ?
En synthèse et en conclusion :
Les soignants ont un rôle à jouer dans les solutions à donner à cette catastrophe de par leur expérience d’actions solidaires, leur capacité à l’auto organisation -en économie sociale et solidaire mais pas seulement- sous forme de soignantreprises (Soignantrepreneurs).
Certains connaissent l’action de groupe productive en mode agile, et ils en ont les outils.
Beaucoup se sont révélés non adaptés au système éducatif académique et normé à la française, à moins que ne soit l’inverse.
Les différents profils (V.Frering, O.Raspado, V.Chadier, I.Bah, Henry Cuche, Paul Loriot, Fadi J., Stephane Rollet , E.Mosson Romain Guyot, F. Malaveille et d’autres… bientôt on l’èspère Ph. Cadic et X. Gueffier) se sont retrouvés en butte avec le système Franco-Français de production des élites : ils ne rentrent pas dans les bonnes cases, celles des ordinateurs de l’EN.
Que seraient-ils devenus avec Parcoursup ?
On en frémit.
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